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Professeur Vittorio Gallese : découvreur des neurones miroirs

Professeur Vittorio Gallese Professeur Vittorio Gallese

Le Professeur Vittorio Gallese est neuroscientifique à l'Université de Parme et l'un des découvreurs des neurones miroirs.  Ces neurones sont activés lorsqu'un animal exécute une action, de même que lorsqu'il observe un autre animal exécuter cette même action.  Ils ont tout d'abord été découverts chez des singes, puis par la suite chez des oiseaux chanteurs et les humains.  L'activité des neurones miroirs a été utilisée pour la rééducation des patients ayant eu un AVC.  Un projet européen récent conduit aux Pays-Bas et dénommé AAL-ALFA cherche également à stimuler les neurones miroirs des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, en leur faisant regarder des vidéos.  Ces stimulations pourraient améliorer leur mobilité.  Dans l'interview, le Professeur Gallese parle de la découverte des neurones miroirs et de ses implications, ainsi que de ses propres travaux de recherche.

Comment avez-vous découvert les premiers neurones miroirs ?

Nous les avons découverts au cours de l'été 1991 dans le cortex prémoteur [une zone du cerveau associée aux mouvements] de singes macaques.  Nous avons alors observé que les neurones miroirs s'activaient chaque fois que le singe exécutait un acte volontaire tel que saisir, tenir, manipuler et déchirer.  Là où notre découverte constituait une nouveauté, c'est que ces mêmes neurones qui contrôlent la préhension par exemple, répondaient lorsque le singe observait un autre animal saisir quelque chose.

Ces observations peuvent-elles s'appliquer aux humains et les neurones miroirs peuvent-ils avoir des effets sur leur organisme ?

Plusieurs études ont maintenant montré que si vous voyez quelqu'un exercer une pression avec les doigts et après vous être entraîné un certain temps à observer ce geste, votre propre force isométrique augmente significativement.  Des chercheurs japonais ont montré il y a quelques années, que même votre masse musculaire peut se développer par la simple observation d'autres personnes qui soulèvent des poids. Cette stratégie est actuellement explorée en neurorééducation, car les personnes souffrant de paralysie peuvent être aidées en observant des gestes.

Qu'est-ce que les autres études des singes macaques ont révélé à propos de ces neurones miroirs ?

Nous avons constaté qu'ils n'ont même pas besoin d'informations visuelles complètes.  Nos tests ont suggéré que si le geste ne pouvait qu'être partiellement observé, le singe semblait imaginer ce qu'il ne pouvait pas voir grâce à ces neurones miroirs.  Nous avons ensuite découvert que les neurones s'activent lorsque le singe casse une noisette par exemple, lorsqu'il observe un autre singe effectuer ce même geste, mais aussi lorsqu'il écoute le son qui accompagne ce geste.  Ces neurones aident à comprendre une action similaire exécutée par autrui. Ils vous permettent de combler les lacunes.

Quels travaux effectuez-vous à l'heure actuelle sur les neurones miroirs ?

Nous nous intéressons au rôle qu'ils pourraient jouer dans certaines maladies telles que la schizophrénie et l'autisme.  Nous souhaiterions déterminer dans quelle mesure les connexions défectueuses de cette zone du cerveau contribuent à de tels troubles.  Nous étudions également leurs applications dans les domaines de l'esthétique et de l'art.  Nous avons récemment publié deux articles sur l'art abstrait.  Nous avons montré que lorsque vous observez les coups de pinceau sur les toiles de [artiste abstrait] Franz Kline, cela active dans le cerveau, une représentation du geste que fait la main pour appliquer ces coups de pinceau.

Êtes-vous surpris de constater que ce que vous avez découvert chez les singes macaques est maintenant utilisé pour aider les patients atteints de la maladie d'Alzheimer ?

Dès que nous avons découvert les neurones miroirs, il était évident que l'étape suivante allait consister à étudier leur présence dans le cerveau humain.  Et dès le départ, nous avions à l'idée que ce mécanisme neurophysiologique jouait probablement un rôle significatif dans diverses activités cognitives chez l'Homme.

Les neurones miroirs ont-ils un rôle dans le déclin cognitif lié au vieillissement ?

À ma connaissance, personne ne s'est encore penché sur la question.

Qu'étudiez-vous dans le nouveau projet européen TESIS ?

J'étudie le rôle de l'organisme et du cerveau dans les aptitudes sociales, comme comprendre ce que les autres font, ce qu'ils ressentent et ce qu'ils vivent. Autrement dit, les bases neurophysiologiques de l'empathie. 

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